Château Haut-Goujon
Un vignoble familiale au « terroir béni des Dieux » (famille Garde)
Le Château Haut-Goujon
est une propriété viticole familiale créait au début du XXème siècle
par Elie Garde. Il se situe à la limite entre les appellations Montagne Saint-Emilion et Lalande de Pomerol.A ces débuts le Château Haut Goujon n’était pas purement viticole mais exploitait 6 hectares de vignes (principalement du Merlot) ainsi quelques hectares en polyculture (arbres fruitiers, potager, céréales…).
A la suite de la Seconde Guerre Mondiale, des ravages qu’elle a engendrés ainsi qu’aux différentes crises viticoles des années 50 (gelées de 1956 et phylloxéra) le vignoble fut quasi totalement détruit. Le sort s’acharnant sur les Garde la famille rencontra d’autres problèmes qui l’obligèrent à céder une bonne partie de patrimoine afin de pouvoir garder le domaine de Haut-Goujon.
Henri Garde, petit-fils d’Elie Garde reprit les rênes de la propriété en 1950 et dû faire face à ces nombreux problèmes. Il se lança alors dans une politique de replantation des 2 hectares de vignoble restant et transforma la quasi-totalité des terrains de la famille en vignoble.
En 1994, ayant mené à terme son entreprise de rénovation et de reconstitution du vignoble il transmit les 13 hectares de vignes et la gestion du Château Haut-Goujon
à ses trois enfants : Corinne (administration, comptabilité), Mickaël (maître de chai et chef de culture) et Vincent Garde (maître de chai et vigne). Aujourd’hui les héritiers Garde gèrent ensemble la propriété familiale et perpétuent l’oeuvre de leur père.« Je me suis tout simplement retiré en passant la main progressivement » mais « je continue à m’intéresser à l’activité de Haut-Goujon : je suis cette démarche du passage en agriculture biologique. » (Henri Garde)
Que recherchez-vous chaque année en créant les vins du Château Haut-Goujon ?
« Concernant notre Montagne Saint-Emilion je ne peux pas dire que l’on fasse un ‘vrai’ vin ayant toutes les caractéristiques d’un Montagne Saint-Emilion mais plutôt un vin plus proche d’un Lalande de Pomerol. Un vin plus léger, plus gras, plus élégant, plus fin et qui peut se boire plus tôt. » (Vincent Garde)« Pour notre Lalande de Pomerol on le laisse macérer pendant un mois afin d’avoir un vin plus concentré, plus tannique, avec plus de matière et une plus grande longueur en finale. Au final ce que l’on souhaite c’est faire un vin avec un plus grand temps de garde » (Vincent Garde)
Sur une note personnelle je dirais que les vins de la propriété sont d’une bonne homogénéité au sens où aucune cuvée n’est, à la dégustation, considérée comme un second vin. Les vins de la propriété se caractérisent par une belle matière, de la concentration, de l’harmonie, de l’élégance ainsi qu’une aptitude à être ouvert relativement tôt par rapport aux vins de l’appellation.
Rencontre au détour d’un pied de vigne avec Vincent Garde
« Depuis tout petit je vis sur ce domaine, en pleine nature et dès mon jeune âge je souhaitais travailler sur cette propriété.
J’ai fait mes études chez les Jésuites au collège/lycée de Betharram dans les Pyrénées. A la sortie je me suis dirigé vers un BTS communication vins et spiritueux qui fut suivit par une expérience dans l’un des plus anciens vignobles de l’Etat de Washington (USA), Bernard Griffin Winery. Cette expérience m’a permis d’avoir une vision plus ouverte du vin.
Aujourd’hui
je gère, avec mon frère et ma sœur, le vignoble comme un viticulteur et
non un vigneron. Bien entendu je suis viticulteur et vigneron mais ce
que je souhaite souligner par cette distinction c’est que je reste dans
la vigne, je sors tous les jours pour travailler le vignoble ou tout
simplement être a son écoute. Dans le vignoble je me bats pour conserver les arbres fruitiers de mon enfance. C’est important pour moi de conserver/de gérer le vignoble comme un potager en respectant un certain équilibre, une biodiversité. »
Toujours sur ce sujet mais plus sur le ton de l’anecdote c’est la première fois que je cueille et déguste des pommes récoltées entre deux parcelles de vignes. Un moment bien agréable de dégustation, entouré de la nature, en discussion avec un vigneron passionné et passionnant, d’un fruit incroyablement savoureux.
Quelle est votre vision du vin ?
« Pour
moi faire du vin c’est travailler au plaisir du dégustateur final, de
ceux avec qui on partage une bouteille. C’est également savoir être
humble avec son métier, son terroir et la nature car le vin est une
science que l’on ne connait et ne maitrise pas à 100%. Il nous faut
respecter une tradition, un équilibre et faire preuve de pragmatisme en
essayant à chaque millésime de faire du mieux possible. On a la chance
d’avoir un terroir de grande qualité, donnant des vins élégant, tendu
sans être agressif, opulent et équilibré.
Chaque
année on suit notre ligne directrice qui est la concentration dans le
vin mais faire du vin c’est aussi une évolution : qu’est ce qui fait
qu’on va prendre du plaisir demain ? C’est la raison pour laquelle nous
avons créé les Black Labels. C’est-à-dire des cuvées qui nous permettent
d’allier tradition mais aussi évolution, expression de ce que l’on aime
et ‘sortie des sentiers battus’. Par exemple dans cette gamme on va
proposer un Lalande de Pomerol à majorité Malbec, un vin sans souffre
(100% Merlot Cuvée Liberté), des vinifications intégrales… » (Vincent Garde)A cépage (100% Malbec), parcelle et assemblage identiques qu’est-ce qui distingue le vin sans souffre du vin avec dose de souffre ?
« Le vin sans souffre est à la dégustation plus gras, plus opulent, plus ‘vrais’ mais avec un nez plus chocolaté et plus évolué ». (Vincent Garde)
La famille Garde ce n’est pas qu’un domaine viticole mais aussi une maison de négoce : Maison Henri Garde
Domaine Henri Garde
est une jeune maison bordelaise de négoce qui s’est fait pour leitmotiv
de dénicher et proposer des vins « atypiques » tels que un vin à
majorité Malbec en AOC Lalande de Pomerol, un vin blanc élevé
dans les parcs à huitres de l’île aux oiseaux, un Gewurztraminer du
Languedoc… Pour résumer, une sélection de vin innovants, atypiques et
reflétant l’engagement de la maison pour le développement durable. Une
belle carte que je conseil à tous les amateurs de vins aimant sortir des
sentiers battus et des grandes étiquettes.Quelques caractéristiques :
- 18 hectares (8 hectares en Montagne Saint-Emilion, 8 hectares en Lalande de Pomerol, 2 hectares en Bordeaux)
- Terroir : Pour les parcelles en AOC Lalande de Pomerol, graveleux-sablonneux, argiles, avec en sous-sol des traces d’oxyde de fer (crasse de fer). Pour les parcelles en AOC Montagne Saint-Emilion, argilo-graveleux-sablonneux
- Produits 6 vins : 3 en AOC Lalande de Pomerol et 2 en AOC Montagne Saint-Emilion
- Actuellement en agriculture raisonnée (mais en transition vers l’agriculture biologique. Empreinte également certaine technique telle que le travail avec la lune, à la biodynamie)
- S’inscrit dans une démarche SME, certifiée ISO 14001
- 80.000 bouteilles par an
Côté anecdote : d’où vient le nom de Haut-Goujon ?
Tout simplement du fait que la propriété se situe sur le point le plus haut du lieu-dit Goujon. Ce hameau se trouve au nord-ouest de l’appellation Lalande de Pomerol.
Côté projet :
En plus du passage en agriculture bio d’autres projets sont en marche tels que la construction d’un nouveau cuvier permettant d’économiser de l’énergie, récupérer l’eau de pluie ainsi que de recycler les différents déchets rejetés. Vincent Garde souhaite également acquérir une parcelle de 2 hectares proches du Château Haut-Goujeon pour y planter du Malbec, du Petit Verdot ainsi que du Carménère.
Dans un futur proche doit également sortir de terre une nouvelle salle de réception créée pour accueillir des séminaires mais aussi servir de lieu dédié à l’oenotourisme. Un service de chambre d’hôtes sera également bientôt proposé.
Côté dégustation : (Novembre 2013)
Château Haut-Goujon 2009 – Lalande de Pomerol : (85% Merlot et 15% Cabernet Sauvignon) Un nez charmeur et complexe exprimant des notes de fruits rouges mûrs accompagnées de notes toastées et épicées. La bouche est généreuse, gourmande, concentrée et structurée. Il y révèle des notes de fruits rouges (framboise, cerise, fraise) de fruits noirs (cerise noire, prune), de fleurs et d’épices (notamment la vanille). Un vin élégant et avec une jolie profondeur. Les tanins sont présents, relativement souples et bien intégrés. La finale est longue. Un vin « coup de cœur »
Château Haut-Goujon 2009 – La Rose Saint-Vincent – Lalande de Pomerol: (70% merlot, 15% Cabernet Franc, 15% Cabernet) Un vin qui est marqué par des expressions de fruits noirs (notamment le cassis et les baies noires) accompagnés de notes poivrées. Le boisé est léger, les tanins bien intégrés. Belle rondeur et vivacité en bouche. Bonne longueur en bouche. Un vin « coup de cœur »
Remerciement à Monsieur Vincent Garde ainsi qu’à Laurent Boyer pour leur accueil.
Choukroun Chicheportiche Jonathan
Château Haut-Goujon
3 Goujon, RD 1089
33570 Montagne
Tel : +33 (0)5 57 51 50 05
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